Au nom de l'égalité...

Officiellement, l'homoparentalité est interdite, mais de nombreux enfants vivent avec des parents homosexuels, ce qui crée beaucoup de problèmes juridiques. Dans toutes les étapes de sa vie, l'un de ses parents sera toujours tenu à l'écart. Si uniquement un parent exerce l'autorité, en cas de séparation ou de décès, le deuxième parent ne peut obtenir la garde de l'enfant.

L'homophobie est condamnée, mais elle n'a pas disparu dans l'opinion générale des bien-pensants. Elle subsiste sous une forme cachée : on tolère l'homosexualité, tant qu'elle reste un statut, un mode de vie, un mouvement en marge, une communauté aux moeurs étranges.
On se refuse, parfois inconsciemment, à ne pas les réduire à leur sexualité, à les considérer comme des personnes différentes entre elles, et plus encore, les mêmes que soi.

Au vu de notre société, il faudra encore quelque temps avant de faire évoluer la situation. Ce qu'il faut faire maintenant, c'est parler, en parler toujours, et apprendre le respect de l'autre à nos enfants.

Ici quelques réponses à des clichés entendus parfois.

"Une famille, c'est un père et une mère."
- Des milliers d'enfants ont des parents divorcés ou séparés, et se portent très bien.
- On autorise n'importe qui à faire un enfant non désiré, mais pas un couple homo stable désirant un enfant, et qui se préoccuperait mieux de son épanouissement que certaines familles hétéro.

"Un enfant a besoin d'une présence masculine et féminine."
- On ne retire pas un enfant d'une mère ou d'un père qui l'élève seul.
- Un enfant a besoin d'amour et d'éducation, ce sont des rôles sociaux et non biologiques que l'on retrouve autant dans un couple homo que dans un couple hétéro.
- D'autres adultes interviennent dans le développement de l'enfant, en dehors du cercle familial restreint.

"L'enfant doit être élevé par ses parents biologiques."
- Dans l'idéal, oui, mais si l'enfant est considéré comme "adoptable" par les services sociaux, c'est que ce n'est pas possible (parents décédés, abandon, problèmes familiaux graves, mère porteuse...)

"L'enfant risque de souffrir de sa différence à l'école."
- Autrefois, les enfants de mères célibataires étaient rejetés. Les mentalités évoluent, même si les débuts sont toujours difficiles. Les parents ont la responsabilité de donner à leurs enfants une certaine notion de respect de la différence.
- Un enfant roux est parfois rejeté à l'école, cela influe sur sa personnalité future. On n'interdit pas aux couples noirs d'avoir des enfants, sous prétexte que l'enfant ne pourra pas choisir sa couleur de peau. Aucune famille, aucune enfance n'est "parfaite".

"L'enfant aura des problèmes à l'adolescence."
- C'est exact, mais tous les adolescents ont des problèmes psychologiques qui ne dépendent pas du statut de leur famille.

"L'enfant risque d'être à son tour homosexuel."
- Des enfants gays ont des parents hétéro, pourquoi pas le contraire ?
- Des études ont été réalisées dans les pays où l'adoption homosexuelle est autorisée : ce n'est pas le cas.

"Il ne peut pas choisir si c'est le meilleur cadre de vie."
- Demanderait-on à un enfant : "Veux-tu d'être adopté par des parents qui pratiquent le missionnaire ou la sodomie ?"
- Les déterminismes, au sens nos caractéristiques subies, contribuent à former notre identité. Un enfant ne choisit pas de naître d'un père alcoolique, ou dans un pays en guerre, ou d'une mère battue, ou de parents séparés.

"Je n'aurais pas suporté d'être adopté par un couple gay."
- Cela dépend de notre éducation. Elle aurait précisément été différente, plus ouverte sur ce sujet, donc on ne peut pas le savoir.

"Il ne faut pas faire d'expérimentation sociale sur des enfants."
- Toutes les évolutions sociales sont au début des expérimentations. Il faut bien commencer quelque part, sinon, on en reste aux modèles traditionnels. Quand les femmes se sont mises à travailler, par exemple, elle ne passaient plus leur temps à s'occuper des enfants. L'expérience fut concluante, et l'expérimentation sociale s'est étendue.