Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
* L'espoir fait vivre. *
* L'espoir fait vivre. *
Publicité
Archives
13 juin 2007

Transversale

"Après plusieurs jours de confusion, de contradictions, François Fillon a fini par avouer ce que l'on savait, ce qu'on l'on pressentait déjà. Il y aura bien une augmentation de la TVA de près de 5 points"

"La TVA n’a rien de social  : c’est un impôt sur la consommation. On en sait donc un peu plus : les 20 milliards de cadeaux fiscaux annoncés pour les plus privilégiés seront donc financés par une augmentation de l’impôt sur la consommation c’est à dire une baisse du pouvoir d’achat de tous les français et en particulier des catégories moyennes et modestes, parce que plus la part de la consommation est élevée dans le revenu des français, plus cet impôt sera proportionnellement lourd dans le budget des ménages."

Le gouvernement l’a dit, cela augmentera les prix des produits importés. Si l’on augmente les prix les moins chers, on augmente le coût de la vie des plus pauvres.

Le gouvernement dit que cela favorisera les produits français. Le travail en Chine coûte jusqu'à 40 fois moins cher qu’en France. Les cotisations patronales ne représentent pas 40 fois le salaire… donc les produits chinois resteront moins chers.

Le gouvernement dit que la hausse de la TVA doit compenser la baisse des charges patronales pour qu'au final, les prix restent stables. Ce principe implique que les entreprises baissent leur prix.
Ce qui est imprévisible puisque par définition la consommation varie…
Ce qui implique qu’elles n’augmentent pas leurs marges - en augmentant les prix - sous prétexte d’une hausse de la TVA …
Ce qui implique qu’elles n’aient pas besoin d’investir et de développer leur activité, ce que réclament les patrons de PME…

Alors, si on ne baisse pas les prix, le coût de la vie augmente… et la consommation baisse. Le financement de la solidarité n’étant plus assuré par les cotisations patronales, le déficit s’aggrave encore…

Ce mécanisme a produit une véritable catastrophe au Japon en 1997 (dixit l’Express).

Alors il faudra augmenter les salaires… quel intérêt alors pour les patrons (car cette mesure est faite pour eux) de supprimer les cotisations ? Pour l’investissement ? Et alors, comment on augmente les salaires, comment on baisse les prix ?

Au final, c’est pire que compliqué. « A droite, sous le sceau de la confidentialité, les parlementaires orthodoxes en matière budgétaire, couinent. «J'ai du mal à voir ce qu'on fabrique», dit l'un d'entre eux. » lira-t-on dans la presse. « Bon sens » sous-titrera  sobrement le journal.

Le gouvernement ne nous dit pas si la perte de 10% de baisse de charge patronale est égale au gain fiscal de 5% de hausse de TVA.
Le gouvernement ne nous dit pas si la TVA sociale sera payée à l'état même si le produit est vendu à l'étranger.
Le gouvernement ne nous dit pas si cela ne concerne que les entreprises dites internationales (c’est-à-dire très peu)
Le gouvernement ne nous dit pas si cela ne s’applique qu’aux produits manufacturés (alors qu’on supprime les charges aussi sur les sociétés de services).
Le gouvernement ne nous dit pas de combien augmentera la TVA (ils disaient 2 à 3%, on entend 5%, combien d’ici 2009 ?)

On se doute que si ça allait plaire, ils nous l'auraient dit.
« On ne sort de l’ambiguïté qu’à ses dépends… »

Alors la TVA, on en parle, beaucoup, on fait tourner les moulins – à vent, à paroles, à audience, à dollars… - et on ne parle plus du bouclier fiscal, des travailleurs pauvres, des suppressions de postes dans les écoles et des éoliennes qu’il faudra bien construire le jour où il n'y aura plus de pétrole. Et c’est bien dommage.

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité