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* L'espoir fait vivre. *
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30 juillet 2007

Regarde où tu vas !

Dans la liturgie sarkozyste, il y a un « avant » et un « après ».
– Après quoi ?
– Comment ça,vous ne voyez pas ?

Le « choc fiscal », bien sûr ! La promesse n’est pas mince. Le « choc » doit avoir pour effet de rendre les Français plus riches, de faire croître la consommation et de rendre un moral d’acier au pays. À vrai dire,en lisant l’exposé des motifs du projet de loi « en faveur du travail, de l’emploi et du pouvoir d’achat », on aurait presque envie d’être ministre de ce gouvernement qui va « redonner du pouvoir d’achat aux Français en réhabilitant le travail ».

Au-delà des slogans, il y a une réalité moins souriante. Le choc va bien avoir lieu, mais ses bénéficiaires ne sont précisément pas ceux qui s’y voient.

Les heures supplémentaires majorées ? Ce sont les salariés eux-mêmes qui vont les financer puisque ces heures ne seront plus cotisées par l’entreprise.

Les déductions des intérêts d’emprunt immobilier ? À offre de logement inchangée, elles contribueront à l’augmentation du prix de l’immobilier et rendront plus difficile l’accès à la propriété des classes moyennes et populaires.

Le bouclier fiscal ? À qui s’adresse-t-il ? Même le gouvernement n’ose plus en faire un argument tant il est évident qu’il conduit au démantèlement de l’impôt sur la fortune.

La suppression des droits de succession ? 90% des transmissions étaient déjà exonérées, ce qui revient à dire que le projet ne vise qu’une poignée d’héritages.

La défiscalisation des revenus tirés des petits boulots étudiants ? Ce dont ont besoin les étudiants, ce n’est pas de gagner plus, mais de plus de temps pour étudier, justement sans travailler.

– « Bon et alors ? » me direz-vous, « après tout, ce n’est pas si grave d’aider les riches si cela ne pénalise pas les autres »… Justement, c’est bien là que le bât blesse.

Le « paquet fiscal a un coût (de 11 à 15 milliards selon les premières estimations) qu’il va bien falloir supporter. Le gouvernement a quatre possibilités. Elles vont toutes dans le même sens. Elles font supporter par la collectivité les cadeaux pour quelques-uns : ventes d’actifs de sociétés dont l’État détient une part du capital (France Telecom), dégradation des services publics (non-remplacement de fonctionnaires, instauration de franchises médicales), augmentation de la dette au péril des générations futures (« pause » annoncée dans la baisse des déficits), augmentation de la fiscalité indirecte (TVA sociale).

Il s’agit, ni plus ni moins, que du télescopage violent entre les intérêts d’une minorité très aisée et ceux des classes moyennes et populaires. Ce n’est pas d’un « choc », mais d’une « collision » fiscale dont nous parlons.

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